Classification des contes
Qu’est-ce qu’un conte-type
Tous les contes qui racontent la même histoire constituent un conte-type. Les différents types sont identifiés par un numéro, parfois suivi de lettres et d’astérisques, et précédé des sigles ATU, lesquels renvoient à la classification internationale Aarne-Thompson-Uther (2004). Toutefois, avant la dernière révision, les sigles utilisés pour faire référence à la classification Aarne-Thompson étaient ceux de AaTh (1961).
La classification internationale
L’intérêt scientifique pour le conte folklorique commence en 1822 avec la publication des Contes de l’enfance et du foyer des frères Grimm, consacré à la présentation et l’annotation des contes imprimés dans les deux premiers recueils (1812-1815). Immédiatement après la publication de ces recueils, il fut observé que certains contes étaient analogues à ceux d’autres langues ; ce fait suscita une recherche comparative, conformément au modèle de la linguistique historique qui prévalait à cette époque, et que Jacob Grimm avait contribué également à définir.
À partir de ce moment-là, les folkloristes décidèrent d’inclure dans leurs recueils des notes comparatives qui, généralement, ne considéraient que les répertoires connus par l’auteur. La situation commença à changer radicalement lorsqu’en 1910 le folkloriste finnois Antti Aarne publia son Verzeichnis der Märchentypen (Catalogue des contes-types). Aarne considérait que la comparaison de toutes les versions connues d’un même argument narratif permettrait aux folkloristes d’isoler de manière primitive le conte -l’archétype- et d’établir un « arbre généalogique » des différentes variantes. En vue d’unifier, épurer et systématiser la recherche, Aarne établit une première classification d’arguments narratifs en partant du recueil des frères Grimm, et attribua à chaque argument un numéro suivi d’un titre qui devint « officiel » (d’abord en allemand et par la suite, dans les éditions successives, en anglais) : par exemple, « En Joan de l’Ós » de Francesc Maspons i Labrós, constitue le conte-type ATU 301 The Three Stolen Princesses, ou « Na Magraneta » d’Antoni M. Alcover correspond au type ATU 709 Snow White. Telle est l’origine de la classification internationale qui actuellement connaît sa quatrième édition: The types of international folktales, à charge de Hans-Jörg Uther (la deuxième [1928] et la troisième [1961] ont été révisées par le folkloriste nord-américain Stith Thompson).
Bien que les folkloristes aient depuis très longtemps abandonné la chimère de trouver la « forme primitive » des contes populaires, la classification internationale est devenue un outil de travail indispensable.
Quels sont les contes-types repris dans la classification internationale
Les sections contenues dans la classification internationale sont les suivantes:
- 1-299
- Contes d’animaux
- 300-749
- Contes merveilleux
- 750-849
- Contes religieux
- 850-999
- Contes-nouvelles
- 1000-1199
- Contes d’ogres stupides
- 1200-1999
- Contes facétieux et anecdotes
- 2000-2075
- Contes formulaires
- 2200-2299
- Contes-attrape
- 2300-2399
- Autres contes formulaires
La classification ne peut aspirer à être exhaustive et, par conséquent, le fait qu’un conte relevant d'une de ces catégories ne soit pas classé, ne signifie pas qu’il n’ait pas son analogue dans d’autres langues ou contrées. Tel est particulièrement le cas pour les contes facétieux et anecdotes qui sont très abondants partout.
Un conte peut combiner des éléments relevant de plusieurs contes-types (en réalité, certaines associations sont fréquentes et assez stables) ou inclure des épisodes non entérinés par la classification internationale.
Comment sont classés les contes qui ne figurent pas dans la classification internationale
Dans le cas des contes qui ne sont pas repris dans la classification internationale, mais qui ont été publiés moyennant plus d’une variante, il convient d’utiliser une numérotation propre, strictement corrélative. Le numéro attribué sera précédé de la lettre « C » indiquant qu’il s’agit d’un conte-type recueilli dans un premier temps sur le territoire de langue catalane, et dont on ne sait pas encore s’il existe dans d’autres zones linguistiques.